Pourquoi parler de management bienveillant ?
Selon le Larousse, la bienveillance est une : « Disposition d'esprit inclinant à la compréhension, à l'indulgence envers autrui ».
Le management bienveillant, une approche trop tendre pour le monde du travail ?
Certains se demandent encore quel peut être le rapport entre la bienveillance et l’encadrement d’une équipe. Manager, n’est-ce pas diriger, fixer des objectifs et veiller à ce que les ordres soient exécutés ? Nooooon, cela ne peut pas se limiter à cela ! Le temps de l’autocratie est révolu : il a conduit bon nombre de salariés à se démotiver. Le management bienveillant prend le contrepied de notre “vieille” vision du management et invite à un changement de paradigme : manager par la confiance plutôt que par le contrôle.
Bienveillant ne veut pas non plus dire laxiste, il faut cesser de croire que le management bienveillant est une méthode « Bisounours » dépourvue d’exigences !
Le management bienveillant, un concept à explorer
Le management bienveillant, au contraire, est une façon de manager qui introduit un rapport gagnant/gagnant entre l’entreprise et sa force de travail. L’augmentation de productivité chez les salariés heureux au travail (car traités avec bienveillance dans un environnement de travail capacitant) a été mise en avant par de nombreuses études. Citons, par exemple, celle de l’Université de Warwick en 2014, confortée par celle de la Saïd Business School d’Oxford en 2019.
Mais, au fait, c’est quoi le management bienveillant ?
Le management bienveillant, ce sont de nouvelles pratiques managériales, qui mettent en valeur les collaborateurs. Il consiste à adopter une attitude positive, à faire preuve d’empathie et à faire confiance. Le manager se met au service de ses équipes (et non l’inverse !) pour les faire avancer et progresser. C’est le principe du « Servant Leadership » imaginé par un DRH de la compagnie ATT dans les années 1970, et qui a fait preuve de son efficacité.
> Découvrez notre article sur les 10 qualités d'un bon manager
Comment mettre en place un management bienveillant dans son entreprise ?
Pour former les managers de demain, ceux qui font progresser leurs hommes, pratiquent l’écoute active et communiquent sur les objectifs, chaque entreprise devrait élaborer son propre référentiel managérial. Une sorte de code du manager qui synthétise ses valeurs et ses principes d’actions. Chez SomanyWays, nous avons conçu un guide pour vous aider à élaborer le vôtre et à formaliser les comportements, les savoir-faire et les savoir-être que vous attendez de vos managers. Notre référentiel managérial intègre plusieurs postures et compétences douces issues du management bienveillant.
Définir les objectifs et faire participer les collaborateurs
Si le manager fixe le cap, il se met aussi au service de ses équipes pour construire le meilleur chemin pour l’atteindre. Cela passe par :
- Communiquer régulièrement sur les enjeux de l’entreprise et les objectifs collectifs.
- Fixer des objectifs individuels clairs, leur donner du sens et les évaluer avec des critères objectifs.
- Identifier et communiquer les priorités et les revoir lorsque cela s’avère nécessaire.
- Prendre des décisions et aider les collaborateurs à en prendre.
Manier l’art de dire et d’écouter
Si bien communiquer avec ses équipes est un indispensable, cela doit aussi passer par une écoute active et une remise en cause le cas échéant. Il y a donc lieu de :
- Susciter, ou accueillir avec intérêt et considération, les idées, les feedbacks, les besoins et les propositions de la base.
- Affronter les situations difficiles et les conflits dans une posture constructive.
- Oser dire « je ne sais pas », « je me suis trompé »… Cela n’enlève rien à la légitimité du manager.
Faire confiance
Le manager doit faire confiance et laisser s’exprimer le potentiel de chacun. Pas d’à priori, chaque membre de l’équipe doit être considéré comme responsable. Il est important de mettre de côté ses appréhensions et de :
- Faire confiance d’emblée, quitte à recadrer ensuite.
- Déléguer au maximum.
- Encourager la prise d’initiative et donner le doit à l’essai.
- Confier des responsabilités plutôt que des tâches.
Développer les potentiels individuels
C’est l’une des clés du management : personnaliser son accompagnement en fonction du collaborateur, pour profiter de son potentiel. Le développement des compétences est un facteur de fidélisation et d’engagement. Il est donc important de :
- Donner régulièrement du feedback de manière constructive.
- Faire un point individuel régulier – tous les six mois par exemple – pour bien connaître les besoins, aspirations, ressentis et objectifs de chaque membre de l’équipe.
- Apporter du sens et de la reconnaissance en fonction des leviers personnels des collaborateurs.
- Connaître les compétences nécessaires au travail encadré et aider les équipes à les développer.
Prendre soin du collectif
Le manager œuvre pour la cohésion du groupe et l’esprit de corps. Il insuffle des rituels, des temps de travail collectif et des moments informels. Il peut s’agir de :
- Mettre en place des rituels d’équipe réguliers.
- Encourager chaque membre de l’équipe à livrer des feedbacks directement à ses coéquipiers.
- Favoriser l’échange de pratiques et l’apprentissage, au sein de l’équipe et au dehors.
- Créer des moments de convivialité et laisser la place à l’informel. On ne louera jamais assez la positivité des échanges qui ont lieu autour de la machine à café.
> Découvrez notre article sur l'expérience collaborateur
Pourquoi adopter un management bienveillant ?
Non seulement le management bienveillant a un impact réel sur le bien-être au travail des managers et des managés, mais il a un effet positif sur la productivité de l’entreprise.
Le management bienveillant freine la fuite des talents
C’est un constat indéniable, les salariés sont de plus en plus nombreux à quitter leur emploi. Pour l’entreprise, cela se traduit par une désorganisation qui a des effets néfastes sur ses performances. Cela signifie également des frais supplémentaires dus à la recherche et à la formation du remplaçant. Or, au moins la moitié des employés qui quittent leur entreprise fuient avant tout leur manageur, comme l’a pointé un sondage Gallup.
Un collaborateur écouté devient un collaborateur engagé
L’un des leviers de l’efficacité au travail est le degré d’engagement des collaborateurs. Mieux ils se sentent au sein de l’organisation, plus ils s’impliquent et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Et cette qualité de vie au travail joue également un rôle sur leur fidélité et réduit le turn-over, si préjudiciable.
Des collaborateurs épanouis boostent l’image de marque
Les employés qui se sentent valorisés, qui ont une image claire des enjeux de l’entreprise, contribuent à faire rayonner et à valoriser son image de marque. Cela joue un rôle important sur l’attrait de celle-ci pour les futurs embauchés. Une entreprise où l’on se sent heureux est plus susceptible d’attirer de nouveaux collaborateurs et de s’engager durablement sur la voie de la performance.