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Démission silencieuse au travail : définition, origines et solutions

Temps de lecture : 8'

Dans un monde du travail en tension, une nouvelle tendance inquiète et suscite le débat. Originaire d'outre-Atlantique et largement médiatisée sur les réseaux sociaux à l'été 2022, elle porte le nom de « quiet quitting » ou « démission silencieuse » en français. Mais comment se manifeste-t-elle, et quelle conséquence peut-elle avoir ? Découvrez ce qui se cache derrière cette démission silencieuse et comment y faire face en tant que manager ou RH.

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Démission silencieuse : définition

La démission silencieuse est une forme de désengagement qui pourrait être assimilée à une « grève du zèle » dans le milieu professionnel. Elle se caractérise par une attitude où les employés limitent leur investissement au strict minimum requis dans leur fiche de poste. Plus question pour eux d'effectuer des heures supplémentaires non payées, de rester au bureau tard le soir, de chercher à faire le petit plus sur leur périmètre de mission ou de consulter leurs e-mails professionnels le week-end.

Ainsi, les salariés ne présentent pas leur démission de manière formelle, mais ils diminuent progressivement leur niveau d'engagement et d'investissement dans leur travail.

Ce phénomène, apparu récemment, interroge sur l'évolution du rapport au travail et sur les nouvelles attentes des employés. Pour mieux appréhender cette tendance, il est nécessaire de comprendre ses origines.

Quelles sont les origines du quiet quitting ?

Le quiet quitting est une tendance de fond qui prend de l'ampleur. Selon une enquête de l'Ifop, près de 37 % des Français en activité seraient concernés. L'émergence de ce désengagement au travail a été influencée par plusieurs phénomènes récents.

L'impact de la pandémie de Covid-19


La crise mondiale du Covid-19 et ses confinements successifs ont transformé la manière dont les employés perçoivent leur rôle au sein de l'entreprise et leurs attentes envers leur employeur.

La généralisation du télétravail en réponse à la crise sanitaire a eu un impact significatif sur la façon dont les employés conçoivent leur travail. De nombreux travailleurs ont découvert les avantages du télétravail, tels que la flexibilité et l'absence de temps de trajet, ce qui a renforcé leur exigence d'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ils sont de plus en plus enclins à exiger des conditions de travail qui leur permettent de mieux gérer leurs priorités familiales et personnelles.

La crise du Covid a également provoqué une réévaluation des priorités chez bon nombre d'employés. La menace constante pour la santé, l'incertitude économique et les perturbations de la vie quotidienne les ont conduits à réfléchir à ce qui est vraiment important dans leur vie, en réduisant la place accordée au travail.

L'arrivée sur le marché du travail de la génération Z


La génération Z est arrivée sur le marché de l'emploi avec un tout autre rapport au travail que ses aînés. Nés à la fin des années 90, ces jeunes adultes ont grandi avec la technologie, l'accès facile à l'information et une conscience sociale aiguë. Ils sont moins enclins à accepter des conditions de travail qui ne correspondent pas à leurs valeurs et à leurs attentes.

La génération Z valorise la flexibilité, l'autonomie, la diversité et la santé mentale. Elle recherche l'épanouissement professionnel, remet plus facilement en question les modèles de travail traditionnels et ne définit plus son identité à travers un emploi.

Quelles sont les conséquences du désengagement des salariés ?

La démission silencieuse au travail a des répercussions, tant sur les salariés que sur les entreprises.

Une baisse de la productivité


Le désengagement progressif des employés risque d'entraîner une baisse notable de la productivité. Les tâches qui étaient auparavant accomplies avec enthousiasme et efficacité deviennent des corvées. Les salariés ne s'investissent plus pleinement dans leurs projets, ce qui peut se traduire par une diminution de la qualité de leurs contributions. Pire encore, on peut voir se multiplier les retards ou les erreurs.

Une perte de sens au travail


Les quiet quitters peuvent finir par perdre le sens de leur travail. Ils ont tendance à se sentir déconnectés de l'objectif global de leur entreprise. Cela peut diminuer leur niveau de motivation et générer un sentiment d'insatisfaction personnelle. Cette perte de sens est délétère et risque de provoquer à long terme un mal-être réel, un désir de quitter leur emploi, voire une problématique de burn-out.

Un manque d'évolution professionnelle


La démission silencieuse au travail freine les opportunités d'évolution professionnelle. Les employés qui ne s'investissent pas pleinement dans leurs missions ont moins de chances d'obtenir des promotions ou de voir leur carrière se développer. Cette stagnation professionnelle peut les frustrer et les pousser à quitter l'entreprise.

Quelles pratiques adopter pour lutter contre la démission silencieuse ?

En tant que manager ou RH, il est essentiel d'adopter des pratiques proactives pour prévenir la démission silencieuse au travail. Voici quelques conseils pour fidéliser vos collaborateurs et promouvoir un environnement professionnel positif.

Fidéliser les collaborateurs


La reconnaissance et la récompense sont des éléments clés pour fidéliser les salariés. Offrez des retours d'informations réguliers et positifs, et reconnaissez leurs contributions. Encouragez le développement professionnel en proposant des opportunités de formation et d'avancement. Créez un climat de confiance où les employés se sentent écoutés et valorisés.

Mettre en place des pratiques organisationnelles vertueuses


Veillez à promouvoir des pratiques de gestion éthiques et transparentes. Faites en sorte que les politiques de l'entreprise soient équitables et bien communiquées. Évitez la surcharge de travail en allouant des ressources suffisantes et en équilibrant les missions de chacun. Encouragez la collaboration et la diversité au sein de l'entreprise.

Veiller au bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle


Pour favoriser la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, les managers ont un rôle central à jouer. Offrez des horaires flexibles et donnez aux salariés la possibilité de commencer ou de terminer la journée à des heures adaptées à leurs besoins, de travailler à distance, ou de choisir des jours de télétravail. Il est également important d'encourager le respect des temps de repos en promouvant une culture d'entreprise qui valorise la prise de pauses régulières, la déconnexion après les heures de travail, et l'utilisation des congés pour se ressourcer. 

La démission silencieuse est parfois peu visible, mais elle mérite une attention particulière de la part des managers et des dirigeants d'entreprise. Il est impératif de gérer ce phénomène de manière proactive afin de préserver l'efficacité de l'entreprise et de cultiver un environnement de travail positif. Si vous êtes RH ou manager en quête de compétences pour mieux appréhender ces nouvelles dynamiques, saisissez l'opportunité de vous inscrire à une formation pour gérer la démission silencieuse au travail et recréer les conditions de l’engagement.

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